LE PENTECÔTISME
DANS LA COMMUNAUTÉ GITANE

1. HISTORIQUE DU DÉVELOPPEMENT DU PENTECÔTISME CHEZ LES TSIGANES ET HYPOTHÈSES DE CE DÉVELOPPEMENT.

Le Pentecôtisme est un mouvement religieux nouveau qui appartient à la mouvance du protestantisme messianique (c'est à dire qui annonce le retour prochain du Christ), né aux USA.
Au plan doctrinal: Jésus sauve, baptise et revient. Il se caractérise par des cérémonies avec une ferveur spectaculaire. Il apparaît en Europe dans le début du XX ème siècle. Il y a deux versions du début du Pentecôtisme chez les Tsiganes.

L'histoire réelle:
Dès 1945, des Roms sont venus assister à des Assemblées de Dieu à Lille, puis rencontrent le Pasteur Clémernt Le Cossec. Il est très intéressé par la ferveur provoquée chez les familles tsiganes. Il envisage un mouvement parmi cette population rom, puis manouche.
Le mythe fondateur:
En 1950 à Lisieux, des adeptes des Assemblées de Dieu avaient organisé des rencontres sous un chapiteau, près d'un campement de tsiganes. Il y avait là la famille Duvil de l'ouest de la France qui se déplaçait en roulotte hippomobile. Cette famille avait un fils Zino qui fut guéri par l'imposition des mains des pasteurs. Son frère fait le vœu de répandre le message de cette guérison. C'est là que commence la conversion chez les Manouches. Le pasteur Le Cossec devient l'interlocuteur de la famille Duvil. Le premier rassemblement a lieu à Brest en 56-57. Puis c'est l'explosion dans les années 60 chez les Manouches et autres communautés Tsiganes.
Le Cossec, membre des Assemblées de Dieu accède au souhait que formulent les Tsiganes d'avoir leurs propres pasteurs. Les Assemblées de Dieu refusent parce que les hommes ne sont pas mariés légitimement.

En 1968 est fondée la Mission Évangélique Tsigane qui se sépare des Assemblées de Dieu. Des pasteurs sont formés et prêchent auprès de leurs communautés respectives.
En 1976, la M.E.T devient membre de la Fédération Protestante de France.  C'est une victoire pour Le Cossec et les pasteurs car ceci leur donne beaucoup de responsabilité et évite qu'ils soient assimilés à une secte.
En 1985, sur 250000 Tsiganes, on compte 30000 baptisés et 60000 fidèles.
La progression se ralenti mais se poursuit. Ils s'appuient sur des réseaux familiaux. Les témoignages font tous état de guérison miraculeuse qui touche un proche.


C'est avant tout l'appartenance à un réseau familial qui est à l'origine de la conversion. Ceci, pour une recherche d'unanimité. Il est important d'avoir une uniformité de mode de vie, un consensus (comme par exemple pour le passage de l'hippomobile à la caravane tirée par un camion: attitude traditionnelle qui fait que tous marchent ensemble au même rythme). La conversion de tous les membres d'un groupe permet de retrouver l'unanimité.

Pour se désigner, les Pentecôtistes s'appellent "chrétiens". Au début, les catholiques les appelaient les "Alléluia".

La formation des pasteurs a provoqué le prosélytisme. Avec la dimension internationale, apparaissent les "conventions" et les conversions. Le mouvement Pentecôtiste passe d'un groupe à l'autre sans qu'il y ait articulation avec les groupes familiaux. Il est passé de France (Manouches) en Espagne (Gitans) et le mouvement s'est répandu.
Le mouvement possède un domaine dans le Centre de la France (Neuvois) avec centre biblique et école biblique. Ils y forment en sessions les futurs prédicateurs et les pasteurs à travers le livre de la Bible et spécialement le Nouveau Testament. On y souligne leur apprentissage miraculeux de la lecture.

Hypothèses sur les raisons de ce développement:


En replaçant cette histoire dans son contexte:
Après la deuxième guerre mondiale et le génocide:
On a quelque années de deuil puis un réveil. D'où l'ampleur et l'intensité de l'engagement et du bouleversement dans l'existence de chacun. Cependant quand on compare la carte du Pentecôtisme et la carte des persécutions, il n'y a pas forcément coïncidence.
Les années 60:
L'attention des pouvoirs publics s'éveille sur ces populations par le biais associatif. L'action de ces associations s'exerce dans deux domaines: le stationnement et l'éducation. C'est la mise en place d'aires d'accueil. Les militants catholiques ajoutent une préoccupation religieuse: ils créent l'Association "Notre-Dame des Gitans" et envoient des aumôniers dans les différentes communautés tsiganes qui vivent avec les familles.  Mais on se heurte aux réalités sociologiques de la France et le message de fraternité universelle a perdu de sa réalité: la présence des Tsiganes n'est jamais légitime, et cela aussi dans les églises catholiques.
Et le Pentecôtisme est arrivé. Ce sont quelques fois les plus "mordus" dans l'Eglise catholique qui sont devenus les plus fervents propagateurs pentecôtistes... Au lieu de dire: "vous êtes une communauté rejetée", on leur dit: "vous êtes une communauté élue, vous êtes les premiers auprès du Seigneur". Cette image a inversé les rôles. Le message religieux est passé beaucoup mieux quand il a été porté par des membres des communautés, que des "mordus" venus d'ailleurs, pourtant parfois si proches. Quoiqu'il fasse, le prêtre restait extérieur à la vie des Tsiganes.
L'urbanisation:
Leurs activités commerciales les amènent à rechercher les centres urbains. Le Pentecôtisme pourrait être une réponse à ce processus d'urbanisation qui a engendré une forme de délinquance et une destructuration de leurs traditions (alcool, drogue...). Le Pentecôtisme apporterait une nouvelle forme d'organisation et une nouvelle forme d'autorité qui redonnerait  vigueur à ce qui serait perdu dans
l'urbanisation. Les cérémonies pentecôtistes réintroduiraient une chaleur, le partage, la solidarité que la vie quotidienne n'offrait plus étant donné l'urbanisation. Cependant, les buissonniers qui ont été les premiers, n'étaient pas touchés par l'urbanisation...
A ce début du Pentecôtisme, il ne peut donc pas y avoir une seule explication.

Intervention de PATRICK WILLIAMS le 06/11/1996
lors d'une rencontre d'enseignants auprès d'enfants du voyage.

Chants de la mission Evangélique

Il est la vérité, le chemin et la vie
Il vient nous emmener, aller au paradis
Alleluia gloire à son nom
Alléjuia à son beau nom
Alleluia béni soit Dieu
Qui nous emmène vers là-haut.



Nous venons dans ta maison
Et nous nous assemblons pour l'adorer
Nous venons dans ta maison
Et nous nous rassemblons pour l'adorer.
Il faut lever les mains pures
Glorifier son nom et l'adorer
Il faut lever les mains pures
Glorifier son nom et l'adorer.


Nous étions seuls sur cette terre
Nous avons trouvé un Sauveur
Il est monté sur le calvaire
Lui qui a tant souffert
Son sang a coulé
Pour laver nos péchés
Pour nous sauver
Et nous avons la vraie vie
Que le monde ne connaît pas.
Toi qui écoutes maintenant
Non, n'attends pas sur demain
Oh viens donc à Lui aujourd'hui
Et Il te donnera la vie.
Et je te bénis
O toi qui a donné ta vie pour moi
O merci Seigneur Jésus
Toi qui a tant souffert.


ELEMENTS DE BIBLIOGRAPHIE
BAUBEROT Jean:
1988, Le Protestantisme doit-il mourir? Paris Le seuil
1993, "Changements socio-religieux et restructuration identitaire: le prorestantisme pentecôtiste et les Tsiganes" in Ethnologie des faits religieux en Europe, Paris, eds du CTHS (427-432)
DELISLE Maryse:
1986, Le pentecôtisme ches les Tsiganes: être chrétien chez les "Sinti-Manouches et Voyageurs, mémoire de maîtrise Université Paris X Nanterre
BOURDIN Alain:
1984, Tsiganes, politiques sociales et terrains de stationnement Etudes Tsiganes 30, N°2 (22-28)
BOURGEOIS Marc:
Les Gitans et le pentecôtisme. A propos d'un double délire de possession par anathème pentecôtiste, Annales médico-psychologiques 1 (19-45) Cox, Harvey
1995, Le retour de Dieu, Paris ed Desclée de Brouwer
GLIZE Richard:
1986, Les processus messianiques de l'Eglise évangélique tsigane chez les Rom de la banlieue nord-est de Paris, thèse de 3e cycle, Université Paris VII
1989, L'Eglise Evangélique Tsigane comme voie possible d'un engagement culturel nouveau, in Tsiganes: identité, évolution, Paris Etudes Tsiganes Syros Alternatives (433-443)
KOVACS-BOSCH Annie:
1995, La réforme des Tsiganes: du retranchement identitaire à l'accession à la modernité. Etudes des rites du pentecôtisme tsigane, mémoire de l'EHESS-Paris
LANTERNARI Vittorio
1983, Les mouvements religieux des peuples opprimés. Paris La Découverte-Maspério
LE COSSES Clément
1991, Mon aventure chez les Tsiganes, Le Mans chez l'auteur
WANG Kirsten
1989, Le mouvement Pentecôtiste chez les tsiganes espagnols in Tsiganes: identité, évolution. Paris etudes Tsiganes Syros Alternatives (423-432)
WILLIAMS Patrick
1984, Pour une approche de phénomène pentecôtiste chez les Tsiganes Etudes Tsiganes 30 N°2 (49-52)
1987, Le développement du pentecôtisme ches les Tsiganes en France: mouvement messianique, stéréotypes et affirmation d'identité in Vers des sociétés pluriculturelles Paris Editions de l'ORSTOM (325-331)
1991, Le miracle et la necessité: à propos du développement du pentecôtisme chez les tsiganes Archives de Sciences Sociales des religions N°73 (_&-98)
1993, Questions pour l'étude du mouvement religieux pentecôtiste chez les Tsiganes, in Ethnologie des faits religieux en Europe, Paris, Editions du CTHS (433-445)
1993, Un langage pour ne rien dire. La glossolalie des Tsiganes pentecôtistes, in Ferveurs contemporaines Paris L'Harmattan (111-125)

VIE & LUMIERE Le magazine de la Mission Evangélique tsigane
BP 25109 72005 Le Mans cédex 1

Protestantisme : "les tsiganes insérés mais décalés"
lundi, 23 juillet 2007 / Journalchretien.net

Entretien avec Marc Bordigoni. Propos recueillis par Linda Caille

Marc Bordigoni est ingénieur de recherche à l’Institut d’ethnologie méditerranéenne et comparative à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme d’Aix-en-Provence. Il a rencontré le monde des Gens du Voyage en travaillant au cours de ses études sur une aire de stationnement. Depuis 5 ans il a repris des recherches ethnologiques sur les rapports qu’entretiennent les « Gitans » et la société française. Ancien Maître de conférences des Universités, il a publié des articles concernant les Tsiganes dans les revues Ethnologie française, Études tsiganes.Septembre 2004. Propos recueillis par Linda Caille Mission : Pourquoi s’interroger sur le nomadisme dans une société sédentaire ? Marc Bordigoni : Le paradoxe est qu’il y a de moins en moins de nomades (ou de place pour les nomades) dans une société sédentaire mais où les gens sont de plus en plus mobiles. Les personnes voyagent, elles vont d’un lieu de résidence à un autre, qu’il soit temporaire ou permanent, pour le travail ou les vacances. On peut passer sa vie sur les routes, dans les gares et les aéroports, le plus souvent seul, quelquefois avec des collègues de travail et rarement en famille. Être un « travailleur nomade » est une expression à mon avis inexacte, cette circulation incessante n’a rien à voir avec du nomadisme. Je serais tenté de définir le nomade, ou plutôt les nomades (l’expression « gens du voyage » n’a pas de singulier) comme des gens qui se déplacent en famille et pour qui le fait de voyager permet d’organiser la vie économique de cette famille, qu’ils soient chasseurs-cueilleurs, éleveurs (Peuls, Touaregs), prestataires de service auprès d’éleveurs (les Baxtiari d’Iran) ou prestataires de services auprès des populations sédentaires comme les Tsiganes en Europe occidentale. En France dès la fin du XIXe siècle les pouvoirs publics ont affirmé et garanti la liberté de circuler, (commerce, industrie, tourisme), mais en même temps ils ont voulu contrôler les « nomades » (catégorie juridique mise en place par une loi de 1912). Mais les pouvoirs publics n’ont jamais garanti le droit de stationner. On peut noter que du « temps des chevaux » comme disent les vieux gitans, la loi obligeait les maires à laisser stationner les caravanes de bohémiens, comme on disait, eu égard aux... chevaux. D’où la loi Besson en l’an 2000 qui fait obligation aux communes de plus de 5 000 habitants de créer une aire de stationnement (cf. encadré p. 7). Pour les Tsiganes français qui vivent « sur le voyage » comme ils aiment à le dire, les espaces ouverts permettant de stationner sont de plus en plus rares, et même quand ils achètent en famille des terrains pour pouvoir stationner quelques mois par an, les plans d’occupation des sols imposent des règles difficilement conciliables avec la présence des caravanes. Quelle est la place de la religion chrétienne dans la vie des « gens du voyage » ? MB : Certaines familles de gens du voyage ont des ancêtres dont on retrouve trace dans les archives il y a plus de 400 ans (on parlait alors d’Égyptiens et de Bohémiens). Ces documents sont souvent des actes de baptême, plus rarement des actes de mariage ou de décès. À travers le monde, selon les pays, ceux que l’on nomme Tsiganes sont musulmans, orthodoxes, catholiques ou protestants. Nomades ou sédentaires, ils demeurent souvent un peu en marge du fait de leurs activités économiques (prestations de services : spectacles, musique, artisanat, travail agricole journalier...) Les autorités religieuses se sont rarement souciées d’eux, se contentant de leur conformité affirmée. La présence des gitans au pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer est au départ celle de petits groupes familiaux de boumians, comme on dit en Provence, qui viennent là au XIXe siècle, comme les Provençaux et Languedociens, dans l’espoir de guérisons miraculeuses. Après la Seconde Guerre mondiale, l’Église catholique se préoccupe de l’évangélisation des familles gitanes et cela pour deux raisons : l’aide de certaines familles manouches fournie à un prêtre dans l’assistance aux juifs internés près de Poitiers et de la diffusion d’une nouvelle expression de la foi à travers des Assemblées de Dieu. À l’intérieur de la communauté tsigane évangélique, en quoi la guérison est-elle un moyen d’évangélisation ? MB : Le pasteur Le Cossec (cf. page 11) rapporte dans ses mémoires la guérison par imposition des mains du fils de Marie-Jeanne Duvil, en 1950, à Lisieux. Elle est à l’origine de la diffusion du Pentecôtisme auprès des familles manouches de France. Aujourd’hui, dans chaque veillée, des femmes et des hommes portent témoignage de leur conversion et le plus souvent l’histoire qu’ils racontent commence par le récit d’une guérison, la leur ou celle d’un proche. L’imposition des mains par les pasteurs n’est que le moyen de la manifestation de la présence du Saint-esprit, car c’est lui qui « touche au cœur », guérit et libère du tabac, de l’alcool, des drogues. Comment les pasteurs sont-ils formés ? MB : C’est une grande force du mouvement évangélique que de s’appuyer sur des membres de la communauté pour la diffusion de la foi. Après un premier essai de formation au sein de l’École biblique européenne des Assemblées de Dieu qui fut un échec, le pasteur Le Cossec mit en place des formations propres aux futurs « serviteurs de Dieu » tsiganes qui devaient suivre deux sessions de deux mois à l’école biblique et ensuite, exercer leur ministère pendant deux ans sous la responsabilité des anciens avant d’être reconnus aptes au ministère. Existe-t-il des dissensions entre les Tsiganes catholiques et les Tsiganes protestants ? MB : Je serais tenté de distinguer deux niveaux, celui des personnes qui ont des responsabilités religieuses (pasteurs et rachaï (curés) et les autres. Au premier niveau, il y a débat sur le fond. La question de la formation est un point de discorde ainsi que la place accordée ou non à Marie, sur les textes à prendre en compte, leur interprétation ou au contraire leur lecture littérale. Il y a une dimension, toute humaine, de concurrence. Dans les familles les choses sont très variables. La conversion d’un membre peut être l’occasion de vraies disputes (peut-être parfois est-ce l’inverse, une discorde indicible prend-elle un prétexte religieux ?) Bien souvent le souci de vivre ensemble, d’être bien ensemble, fera taire un temps au moins les dissensions religieuses. Les Tsiganes évangéliques évangélisent-ils en dehors de leur communauté ? MB : Il faudrait pouvoir définir ladite communauté. La Mission évangélique tsigane a depuis longtemps une mission auprès de « Tsiganes de l’Inde ». Sont-ils ou non membres de cette communauté ? En France, j’ai observé que les efforts des pasteurs tsiganes portent sur leurs proches. Si vous voyez des caravanes et un chapiteau près de chez vous, vous pouvez demander à assister à la veillée, vous serez bien reçu. Mais pour l’avoir fait je ne peux pas dire que les pasteurs avec lesquels j’ai eu l’occasion de m’entretenir à la fin de ces veillées aient eu une attitude prosélyte, cette attitude aurait aussi été celle de bien d’autres pasteurs non tsiganes. Les Tsiganes cherchent-ils une intégration ou un statut définitivement à part ? Au regard de l’histoire des Tsiganes en France, et surtout des Tsiganes de France, c’est-à-dire des Français qui se sentent et se disent « gitans » ou « voyageurs », je serais tenté de dire que l’appartenance à la fédération protestante de France leur permet d’obtenir une reconnaissance de « vrais chrétiens ». N’oublions pas que le mot ordinaire qu’emploient les Tsiganes n’est pas « évangélistes » ou « pentecôtistes », ils se disent « chrétiens » et si besoin est, ils précisent « baptisés ». Dans le passé, la foi des Tsiganes était mise en question du fait de leur absence à la messe. Mais comment rentrer dans une église occupée par ceux qui vous rejettent ? Le protestantisme, par son organisation communautaire et par l’absence de hiérarchie cléricale, par la doctrine et les fondements théologiques de la pratique religieuse a ouvert un espace à une expression de la foi chrétienne des Tsiganes. Cet espace leur permet d’exister sur la place publique de manière légitime. C’est ce que rappelle l’hebdomadaire Réforme (n° 3091, 26 août - 1er septembre 2004) : « Cette église [la Mission évangélique Tsigane de France] est membre de la Fédération protestante de France, identité rapidement avancée par les responsables pour asseoir leur respectabilité ». C’est une des manifestations contemporaines de la manière « tsigane » d’être au monde, c’est-à-dire tout à la fois « dedans » et « dehors ». Il n’y a pas de société tsigane en dehors de la société, mais il y a une manière tsigane d’être inséré mais légèrement décalé, ce en quoi certains protestants se reconnaîtraient volontiers.